Quand les entreprises fabriquent la méfiance … et comment organiser le management par la confiance
- Equus insight Coaching
- il y a 7 jours
- 4 min de lecture
Dans la vie, vos collègues sont souvent des gens bien.
Et puis ils arrivent dans l’entreprise.
Et soudain : retrait. Méfiance. Agressivité.
Un collègue, un manager, ne devient pas "toxique" par hasard.
Découvrez comment la biologie du vivant, les neurosciences et le comportement d’un troupeau de chevaux éclairent nos dynamiques humaine s...
et ouvrent des pistes puissantes pour construire des équipes engagées, fluides et cohérentes.
Alors pourquoi vos collègues deviennent-ils méfiants, agressifs ou passifs …
dès qu’ils passent les portes de l’entreprise ?
Ce n’est pas leur nature qui change.
mais bien le système dans lequel ils entrent qui les transforme,
les poussant à se protéger, se méfier, se refermer.
Des organisations rigides et contrôlantes créent un climat de tension où chacun doit se protéger.
Résultat : elles fabriquent des comportements de survie.
Et ce n’est pas un hasard.
Le neuroscientifique Stephen Porges l’a clairement établi :
🧠 "Nous sommes nés pour être en lien."
Selon lui, dès le départ, l'être humain a pour but de vivre en société,
d'être en lien avec les autres.
Notre système nerveux autonome — qui gère nos réactions automatiques face au danger —
est programmé pour chercher la sécurité relationnelle.
En son absence, il active un mode de survie : fuite, lutte ou figement.
Autrement dit :
dans un environnement de tension, de suspicion ou de désalignement,
même une personne équilibrée peut devenir dure, passive ou agressive.
Ce n’est pas sa nature, c’est une réaction de survie.
Toutefois, ne sautons pas trop vite au mythe que "l’homme est un loup pour l’homme".
Car c'est là un fantasme.
Les loups vivent en meute solidaire, où la force du groupe prime :
ils se régulent, coopèrent et protègent les plus faibles.
👉 Le pouvoir prédateur, dans le règne animal, n’est jamais un jeu d’ego ou de territoire car il sert un but vital.
Il est utilisé avec parcimonie, car sa fonction est sacrée entre toutes :
préserver l’équilibre entre ressources et vie.
À l’inverse, certaines entreprises créent des environnements qui nourrissent cette sécurité fondamentale
Des structures comme Favie, ou d’autres inspirées de l’entreprise libérée, ont compris une chose essentielle :
la performance humaine durable ne peut émerger que là
où les individus se sentent en sécurité,
reconnus car ils ont accès au Pourquoi de leurs actions
et libres d’agir avec autonomie car "ce sont ceux qui font qui savent".
Et heureux.
Elles partent d’un postulat radical :
👉 L’Homme est naturellement bon par définition.
Henry Ford l’exprimait déjà ainsi en son temps :
« Il n’y a qu’un ouvrier sur mille qui fait exprès de faire des pièces mauvaises. Les autres, c’est ma faute car j’ai mis en place un système qui permet à un bon ouvrier de faire des pièces mauvaises. »
Une intuition que Favie a su concrétiser en son temps.
Selon ces organisations, un système bien conçu révèle le meilleur de chacun :
la responsabilité individuelle peut s’exprimer pleinement,
la confiance structure les relations,
et l’engagement devient naturel parce qu’il a du sens.
Ce n’est pas de la naïveté.
C’est une haute exigence, basée sur une vision puissante de l’humain.
Ce management par la confiance donne des équipes alignées, agiles,
capables de performances durables sans renier leur humanité.
Et le fait que Favie ait fonctionné ainsi de 1983 à 2009, avec un cash-flow à deux chiffres dans une industrie où la moyenne est à un chiffre, illustre que c'est possible.
🐴 Et si les chevaux savaient tout cela depuis toujours ?
Ces dynamiques de confiance, de cohésion et de leadership naturel ne sont pas des inventions modernes.
Elles sont profondément ancrées dans la biologie du vivant.
Et les chevaux les incarnent à la perfection.
Depuis toujours.
Dans un troupeau, il n’y a ni manager, ni tableau de bord.
Pourtant, tout le monde bouge ensemble, avec une coordination d’une fluidité saisissante.
Pas d’organigramme.
Juste un réseau vivant de relations ajustées.
Ils se déplacent ensemble, s’arrêtent ensemble, changent de direction ensemble
— avec une fluidité qui laisse rêveur.
🎥 Quand un seul cheval initie, tout le troupeau s’aligne
Regardez cette courte séquence issue de ma bibliothèque personnelle 👇 :
➡️ Un cheval lance un mouvement.
➡️ Tous les autres le suivent… naturellement.
➡️ Pas parce qu’on leur a dit quoi faire, mais parce que le message est clair et le lien est vivant.
C’est de l’isopraxie.
Et c’est un modèle de leadership collectif que bien des managers et dirigeants gagneraient à observer.
Pas un ordre.
Un élan partagé.
Pas de hiérarchie.
Juste un message clair et une relation de confiance.
C'est de « l’isopraxie ». Ce terme a été définie par Mac-Lean (1990), même si le concept était déjà présent chez Lorentz (1937) :
« Comportement partagé, dans lequel deux ou plusieurs individus s’engagent ensemble dans une même action, et ainsi communiquent. »
👉 Pas parce qu’un N+1 leur impose quoi faire,
mais parce que l’un d’eux initie un mouvement clair, cohérent, sincère
— et que les autres lui font confiance.
La clarté d’intention, la lisibilité énergétique, et surtout la qualité du lien,
sont les seuls leviers nécessaires à la coordination fluide et performante.
🪞 Dans un atelier d’équicoaching, l’humain se retrouve face à cette vérité nue
Quand un humain entre en interaction avec un cheval en liberté,
ce dernier ne réagit ni à son statut, ni à ses mots.
Il réagit à qui il est, à ce qu’il émet, à ce qu’il dégage vraiment.
Et cette vérité nue est souvent un déclic puissant.
C’est là que tout devient intéressant.
Quand on remet la confiance, la présence et l’intention juste au cœur du jeu,
alors l’intelligence collective humaine retrouve ses bases naturelles.
Et c’est tout un système qui peut se réinventer.
Ce n’est ni naïf, ni magique.
C’est biologique, social, et systémique.
C’est un retour au vivant.
Et c’est précisément ce qui peut redonner à nos organisations leur agilité,
leur cohérence,
et leur puissance humaine.
Il est temps de sortir du modèle de la peur pour entrer dans celui du lien.
Comme dans un troupeau de chevaux.
Comme dans une entreprise réellement humaine.
Martine Clerc
– Fondatrice d’Equus Insight Coaching
Coaching professionnel – Équicoaching - Neurosciences –
📍 Séminaires et accompagnements pour équipes, managers et individus
9 juin 2025
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